Nous sommes le 8 mars, « Journée internationale de la femme » depuis 1977, à l’initiative de l’ONU et marquée en France, depuis 1982, par de nombreuses manifestations.
Chaque année ce rendez-vous permet de constater les avancées, mais aussi de déplorer les trop nombreux retards en matière d’égalité femmes-hommes. Qu’en est-il à l’Université de Strasbourg ?
Au cours du premier mandat d’Alain Beretz, Isabelle Kraus, chargée de mission, rattachée au premier vice-président, a œuvré à la mise en place de la mission Égalité-Diversité au sein de notre université. Au niveau national, elle a pris l’initiative de constituer la conférence permanente des chargés de mission Égalité/Diversité des établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche qu’elle préside depuis janvier 2011. Elle a été encouragée par la Mission de la parité et de la lutte contre les discriminations dans le processus de constitution de la conférence dont les statuts viennent d’être finalisés début juin.
Nous savons que les évolutions réglementaires, dans les mois qui viennent, vont imposer aux universités la parité totale des listes électorales et dans la composition de leurs différents conseils. Mais au-delà de ce qui s’impose par la réglementation, nous savons que ce sont les mentalités qui doivent encore évoluer. Or elles ne changent pas sans volonté politique.
Pour cette raison, notre université va s’engager dans une série d’actions très concrètes qui visent à améliorer la parité sous toutes ses formes en son sein : favoriser la représentation équilibrée femmes-hommes dans les commissions et instances ; mettre en œuvre une formation qui sensibilise aux stéréotypes et à l’égalité femmes-hommes pour les personnels et les étudiants de licence ; prendre en compte la problématique de la parentalité dans les demandes d’avancement et de promotion locales ; mettre en place un service des carrières conjointes ; publier et suivre dans le temps les données sexuées de l’université.
Gaëlle Bujan, déléguée régionale du CNRS, Marie-Ange Luc, déléguée régionale de l’Inserm, Catherine Florentz, vice-présidente en charge de la recherche et des études doctorales de l’Université de Strasbourg : trois femmes portent la recherche scientifique au plus haut niveau ; elles ont brisé le fameux plafond de verre. La brèche ouverte doit s’élargir à leur exemple et par notre engagement.
Michel Deneken
premier vice-président de l'Université de Strasbourg
La nouvelle vice-présidente chargée de la recherche et de la formation doctorale s’est donné pour objectif de maintenir la recherche strasbourgeoise au top niveau, dans un contexte économique clairement difficile. Le point avec Catherine Florentz sur la manière dont elle compte y arriver.
Quel est l’actuel enjeu principal de la recherche à Strasbourg, selon vous ?
L’Université de Strasbourg doit maintenir et promouvoir le haut niveau scientifique qui la caractérise et qui a été reconnu par exemple via l’Idex. Avec une difficulté supplémentaire : le contexte économique national et local. Il faudra donc se serrer les coudes, tirer profit constructivement de notre diversité, mieux partager et mettre en commun, imaginer des solutions innovantes pour compenser la diminution des moyens économiques alloués. Une aide logistique ainsi que des simplifications administratives me semblent tout aussi importantes que l’argent.
Vous dites également que vous chercherez une meilleure cohérence, qu’entendez-vous par là ?
Il est apparu très clairement pendant les Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche, que pour les gens de l’extérieur, ce milieu est perçu comme un immense « mikado »… Je pense qu’il faut chercher davantage de la cohérence, à la fois dans l’université, et avec les organismes de recherche et les autres établissements d’enseignement supérieur. La cohérence opérationnelle : par exemple, dans une unité mixte de recherche partagée avec le CNRS ou l’Inserm, entendons-nous pour simplifier les tâches administratives du directeur qui doit répondre de manière distincte à deux tutelles ; et sur le plan stratégique, coordonnons-nous pour ne pas arriver devant les collectivités locales et demander des financements sur les mêmes projets ou des projets proches. Nous sommes d’accord pour sortir de cette démarche concurrentielle qui n’est pas constructive.
Il y aussi des progrès à faire dans la mise en commun des équipements. Nous disposons de dizaines de plates-formes techniques et d’outils partageables, des machines, des appareils… Il faut faire savoir que cela existe pour que d’autres les utilisent. Il y a un large potentiel à mieux exploiter. Nous nous attelons à cette tâche avec Paul-Antoine Hervieux, vice-président délégué.
On parle toujours de renforcer l’interdisciplinarité, ainsi que le lien entre recherche et formation. Qu’en pensez-vous ?
Il y a déjà des collaborations en cours : mathématiques et biologie, médecine et sciences humaines… La fusion a eu lieu il y a quatre ans maintenant, et nous nous connaissons de mieux en mieux. Il devient donc possible de dépasser des frontières entre disciplines, de se placer à de nouvelles interfaces et d’ouvrir des champs nouveaux. Des projets qui impactent plusieurs domaines seront ainsi soutenus. Pour créer une dynamique plus générale favorisant l’émergence de projets transversaux, des journées thématiques, des rencontres scientifiques aux interfaces seront organisées. Les collegiums ont et auront un rôle déterminant dans ce domaine. Certains sont en pointe sur ses questions et, au-delà des projets de recherche, ont déjà construit des formations transdisciplinaires. Il faut également donner davantage de possibilités aux étudiants de développer leur curiosité et attractivité pour la recherche en leur permettant de plonger au cœur des équipes dès le niveau licence.
On a beaucoup dit que dans le précédent mandat, il n’y avait pas eu assez de synergie entre recherche et formation. Je trouve que c’était normal : après la fusion, il fallait nécessairement que chaque communauté – recherche et formation – apprenne à se connaître. Maintenant qu’on y voit clair, on peut se rapprocher et chercher des synergies. Frédérique Granet, qui a été vice-présidente Formation dans le précédent mandat, est désormais vice-présidente déléguée en charge de l’interdisciplinarité et des liens avec la formation : c’est une chance pour l’université.
Vous êtes d’ailleurs aussi chargée de la formation doctorale ?
Oui, et j’en suis très fière ! J’ai dirigé une école doctorale pendant huit ans, et j’ai également œuvré dans le cadre du collège des écoles doctorales. Le statut du doctorant a beaucoup évolué dans cette période, à l’instar de ce qui se passe au niveau national. La qualité de la formation des doctorants à Strasbourg est réputée. Les candidats savent qu’ils seront bien recrutés, qu’on sera exigeants avec eux, mais qu’ils bénéficieront d’une très bonne formation dans le cadre d’une charte de grande qualité. Nous travaillons en lien étroit avec les associations de doctorants qui sont les mieux placées pour connaître les vrais problèmes.
Grâce à l’Idex, un programme en direction de doctorants étrangers a été mis en place avec un recrutement sur appels d’offre sélectifs. Un de mes objectifs est de leur apporter un programme de formation spécifique.
Dans votre expérience/projet/parcours, qu'est-ce que cela a changé d'être une femme ?
« Être une femme ne m’a pas posé de problème dans ma vie professionnelle. On ne m’a jamais fait sentir que j’aurais des limites ou des contraintes spécifiques parce que j’étais une femme. Les hommes dans mon entourage professionnel n’ont pas hésité à me soutenir, à me faire confiance et à m’aider quand j’en ai eu besoin. Il se trouve que je suis très impliquée dans ce que j’entreprends et ai développé quelques compétences et acquis une certaine expérience. Je pense que c’est pour cela que je suis vice-présidente aujourd’hui. Je rajoute qu’il est bien sûr plus facile pour moi d’accepter cette mission aujourd’hui, à un moment où mes enfants sont indépendants, car une réelle difficulté dans la vie professionnelle d’une femme est évidemment de conjuguer plusieurs vies en même temps !
J’ai certainement aussi eu de la chance, car je suis bien consciente que la situation n’est pas aussi positive partout et pas non plus à l’université, dans le milieu des enseignants-chercheurs. Le nombre de femme professeur, et de femmes à responsabilités est bien inférieur à celui des hommes. Cependant, une sensibilisation à cette question et diverses actions sont menées à de nombreux niveaux, y compris au sein de notre université. Je suis optimiste pour l’avenir. »
L’Université de Strasbourg a signé sa première convention de mécénat de compétence avec la société Heuft France vendredi 1er mars.
La cérémonie s'est déroulée à l'UFR de physique et ingénierie en présence d’Alain Beretz, président de l’Université de Strasbourg, d’Olivier Klotz, directeur de Heuft France, d’Abdel-Mjid Nourreddine, directeur de l’UFR de physique et ingénierie et de Régis Bello, président de la Fondation Université de Strasbourg.
Heuft France devient ainsi partenaire de l’Université de Strasbourg pour la mise en place d’un mécénat de compétence. Ce dispositif permet à l’entreprise de mettre un de ses salariés à disposition de l’université. Un chargé de mission, Florent Grandazzi, a ainsi été embauché pour la création et le lancement de la licence professionnelle Installation d’équipement industriels à l’international (IEII). Point de contact entre l’entreprise et l'UFR de physique et ingénierie, il assure la communication autour de la formation.
Heuft France envisage également de faire un don financier à la Fondation Université de Strasbourg afin de contribuer au lancement de cette formation qui permettra la création d’emplois en Alsace.
Le samedi 9 mars 2013, l’Université de Strasbourg ouvre ses portes… et plus exactement celles des campus de l’Esplanade, Médecine, Illkirch, Cronenbourg-Schiltigheim, Haguenau et Sélestat. Lycéens, étudiants, adultes en reprise d’études et curieux peuvent préparer leur visite en consultant le programme de la journée sur le site dédié à la manifestation.
Des enseignants-chercheurs, des étudiants et de nombreux autres acteurs de la vie universitaire accueillent le samedi 9 mars tous les publics pour répondre à leurs questions et leur dévoiler leurs lieux de travail, d'études et de vie. L’ensemble des facultés, UFR, écoles et instituts de l’Université de Strasbourg (Unistra) participent à cette manifestation. Les visiteurs peuvent ainsi s’informer sur la nouvelle offre de formation pour la rentrée 2013/2014 et découvrir les différents projets menés par les étudiants. Ils retrouvent également au Nouveau Patio le service d’information, d’orientation et d’insertion professionnelle de l’Unistra, Espace avenir, organisateur de la journée portes ouvertes (JPO). Le Service de formation continue et le Service de la validation des acquis de l’expérience (VAE) y renseigneront également sur la reprise d’études. Dans l’aula du Patio, les visiteurs retrouveront la Direction des études et de la scolarité qui renseignera notamment sur la pré-inscription sur Admission post-bac et l’inscription à l’université, ainsi que la Direction des relations internationales présentera les possibilités de départ à l’étranger.
Emission spéciale d'ActUtv à l'Atrium
La Direction des usages du numérique présentera ses services et tournera publiquement une édition spéciale d'ActUtv à 14h à l’Atrium. Le Service de la vie universitaire (SVU) est aussi présent à l’Escarpe à travers notamment l’exposition « Envisage-moi » organisée par la Mission handicap, les bibliothèques gérées par le Service commun de documentation sont pour la plupart ouvertes et le Service universitaire des activités physiques et sportives (Suaps) proposera des démonstrations de cours de sport. Et encore bien d’autres animations au programme de la journée : des visites guidées des campus par les fameux « guides JPO » au pull orange flashy, des cours en amphithéâtre, des expériences spectaculaires en laboratoire, des visites de cités U, un déjeuner au resto U, des amicales en fête etc.
À noter que le partenariat avec la SNCF est reconduit cette année : le TER Alsace offre le billet retour gratuit sur présentation du billet aller le samedi 9 mars (valable pour les trajets au départ des gares du Bas-Rhin, Haut-Rhin, de Sarrebourg et de Belfort).
Fanny Del
Les femmes à l'Université de Strasbourg au 1er janvier 2011
• 38,9% des enseignants
• 64,7% des personnels Biatss
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mercredi 20 mars midi pour une parution le vendredi 22 mars 2013.
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